-
7 févr. 2008
Progression de l’insécurité dans nos villes
Entre l’un puis l’autre puis
et ainsi de suite et la scène commence.
Le troisième dit au premier que
dit-il. Ah bon répond l’autre tu crois que ?
Sûr ! dit le troisième. Ben ça alors… !
Le deuxième qui n’avait rien dit (me semble)
ta gueule on lui dit.- Ah ! ça ! dit le troisième
moi je
Moi zaussi aussi sec le coupe le deuze et tout ça
qui sort.
Ah là là fait l’un si l’on va par là…
Il y va et alors. Oh fait l’autre (un autre)
Non, lui rétorque-t-on j’ai jamais dit ça.
Il avait jamais dit ça ou peut-être que si.
Toc !- Heu fait le second je vois pas où ça mène
on lui dit et
Sort un grand couteau : répète ça un peu pour
voir
répète ça Répète ça un peu Rrépète ça un peu
pour voir
rRépète (etc.)
Alors le troisième dit au second que le premier
(résumé de la situation) aurait pas dû commen-
cer à dire
que le second était ce que le troisième était
censé être même si c’était
vrai. Et même si c’est pas vrai à plus fort qu’il
crie
s’insurge puisqu’il a un grand couteau (remem-
ber) et qu’il a peur
parce qu’il a peur bien entendu et le deuxième
itou l’a
peur et le troisième pareil entendu qu’il a un
grand
couteau. Je l’ai pas fait exprès qu’il dit tout
d’un coup je.
Mais n’empêche qu’il y a du sang partout main-
tenant
et qu’il est pas content parce qu’il y a pas pire
cochonceté
que le sang sur les habits les pompes ( toutes
neuves mes pompes qu’il dit) et qu’il l’a pas fait exprès quand même
et que ce grand couteau (pas si grand tout de
même qu’il dit)
pas si grand se souvient plus d’où il l’a tiré, lui
a été donné
pour se défendre comme bien faut qu’ils se
défendent les braves
gens (bien obligé) qui ont le droit quand même
de se défendre non ?
Qu’il dit le troisième embêté que le premier y
dise plus rien
tellement à la fin qu’on croirait que ça res-
semble à une tête de cochon
avec ce silence sauf qu’il a du sang partout dans
les noreilleset les rainures sur les rognons partout dans la bouche et sur
le parquet encore qu’on se dit qu’il pourrait dire
quelque chose quand même
quand tout le monde est embêté et qu’il y a des
gens des fois
de mauvaise volonté je dis moi et s’il leur arrive
ce qui leur arrive
c’est tout un fait un hasard dit le troisième
qui a perdu
tout d’un coup son couteau (pas si grand quand
on y pense) là au milieu
de l’enquête qui patauge dans le sang pas trop
beau pas trop frais
et que ça sent mauvais tout ce sang et qu’on a
beau dire, quelqu’un
dit tout ce sang dans le corps c’est suspect et
qu’il aurait pu se taire
çui-là quand même on dit pas n’importe quoi à
un qu’a un couteau
(que d’ailleurs on trouve plus).
Claude VERCEY (cliquer ici pour en savoir plus...)
(1943 - )
Inscription à :
Articles (Atom)