Si j’écris, c’est disons pour ouvrir une porte.
Le chant Peut être silence.
Lorsque j’écris nuage, le mot nuage, c’est qu’il se passe quelque chose avec le mot nuage…
Ce que je crois ne pas savoir, Ce que je n’ai pas en mémoire, C’est le plus souvent ce que j’écris dans mes poèmes.
Et si le poème Etait une bougie Qui se consumerait sans jamais s’épuiser ?
Quand un poème t’arrive, Tu ne sais d’où ni pourquoi, c’est comme si un oiseau Venait se poser dans ta main …
Le poème s’enracine dans ce qu’il devient.
Je suis un ruminant Je broute des mots.
GUILLEVIC : extraits de son Art poétique - Gallimard, 1989
(1907 - 1997)
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